Le mois d'octobre était sûrement l'un des mois les plus attendus des fans de la série 9-1-1. Après avoir eu du contenu exclusif sur les réseaux sociaux à plusieurs reprise (backstage, acteurs qui interagissent, nouveaux looks révélés), les fans ont enfin pu voir les trois épisodes pilotes (rien que ça), de 9-1-1. La chaîne de télévision américaine ABC qui promettait des évènements insolites a su réunir en l'espace de sept jours près de 10 millions de téléspectateurs toute plateforme confondue.
Une trilogie pour les épisodes pilot: un pari audacieux ?
La fin de la saison 7 a laissé les téléspectateurs face à l'avenir incertain des héros de la série. La brigade 118 s'est vu assigné un nouveau capitaine, Hen et Karen se battaient pour avoir la garde de Mara, et Christopher est parti vivre chez ses grands-parents au Texas
Il est évident qu'en regardant la saison 8, les téléspectateurs espéraient avoir des réponses aux nombreuses interrogations que leur a laissé la saison précédente. Cependant, les fans n'auront pas les réponses au début de la saison. Avant cela ABC propose des épisodes qui explore différent aspect du quotidien de la vie des protagonistes, en les confrontant à des choix difficiles, des crises, et des dilemmes moraux.
C'est avec trois épisodes consécutives que la chaîne américaine décide d'introduire la nouvelle saison. Un défi de taille, dans lequel, il faut équilibrer le développement des personnages, tout en maintenant une logique dans l'intrigue et captiver les téléspectateurs. Challenge réussi pour ABC. Le premier épisode de la trilogie "Buzz kill" obtient 4.93 millions de téléspectateurs, le second "When the Boeing Gets Tough..." 4.92 millions et le dernier "Final Approach" recueille 5.52 millions de téléspectateurs.
Est-ce le drame autour des abeilles qui a autant captivé les téléspectateurs ? Peut-être. Cependant, bien que la promotion de l'épisode pilote était plutôt axée sur les abeilles, les trois épisodes pilotes ont chacun leur propre intrigue. Une information qui a d'ailleurs déçu certains fans qui espéraient avoir une urgence de taille autour des abeilles qui dure plus longtemps.
Le dilemme au coeur de cette nouvelle saison
Le mot qui définit le plus le début de cette saison est sûrement le mot dilemme. Tout au long de ces épisodes, les héros doivent faire face à des choix qui remettent en question leurs valeurs, leur éthique, et leurs décisions antérieures. Il est possible de le voir premièrement dans "Buzz Kill".
Le gouvernement fédéral et Denis Jenkins parviennent à un accord. S'il dévoile toutes les informations que Maxwell Fulton lui a communiquées, notamment celles qui identifient clairement ceux qui participaient à des actes sexuels illégaux sous la direction de Fulton, Jenkins pourrait bénéficier d'une libération prématurée. Seulement, Jenkins est clair : il veut que ce soit Athéna qui l'escorte à Los Angeles pour qu'il puisse être devant le grand jury. Athéna, qui avait du mal à accepter cette mission en raison de la mort de son fiancé Emett par Jenkins, finit par accepter. Au cours de leur périple, elle découvre que Jenkins ne serait favorable à une libération prématurée qu'en recevant la bénédiction d'Athéna. Athéna est donc confrontée à une décision extrêmement complexe. Elle a en face d'elle l'homme qui a causé le décès de son fiancé. L'homme qui a détruit son monde.
Dans « when the boeing gets through » et « The final Approch », le dilemme d'Athéna est légèrement plus complexe, car il englobe plusieurs individus. L'avion dans lequel elle se trouve a un dysfonctionnement, ce qui la contraint à assumer le contrôle de cet appareil. Avec l'aide de Jem, un passionné d'aviation, elle doit tout mettre en œuvre pour que l'avion atteigne le sol de Los Angeles dans les meilleures conditions possibles. Le problème ? Au fur et à mesure que les minutes passent l'avion se détériore et le carburant se fait de plus en plus rare. Atterrir sur la piste d'attérissage est alors impossible. Si Athéna ne parvient pas à trouver une alternative, elle sera contrainte de compromettre soit la vie des passagers et des résidents de Los Angeles, soit uniquement celle des occupants de l'avion. Une scène remplie de tension qui met les téléspectateurs en haleine.
Sous la supervision de Gerrard, le non-respect des normes et de l'autorité se manifeste clairement de nouveau chez Buck. Cependant, il tente de se présenter comme un pompier digne de la brigade 118, en suivant les directives de son supérieur. Toutefois, lorsque le capitaine est Gerrard, il est compliqué de ne pas se questionner sur sa manière d'aborder les circonstances pressantes et ça, Buck ne peut pas s'empêcher de lui faire savoir.
L'urgence se manifeste dans chaque scène, tout comme le sentiment d'impuissance qui résonne dans chaque personnage. Personne ne sait comment se déroulera la situation. Le téléspectateur n'a d'autre choix que de garder son souffle en observant la multiplication des situations urgentes et une diminution de l'espoir. Des sentiments complexes, qui sont aussi visibles au coeur de la vie des héros de la série.
Au-delà des urgences, les messages
La particularité de la série réside dans le fait qu'elle véhicule constamment un message distinctif dans chaque scène. Cette trilogie ne fait pas exception à la règle. Comme on peut le constater dans les saisons antérieures, les personnages se présentent comme des individus complexes, qui agissent, et ressentent les choses d'une manière spécifique plutôt que d'une autre. Il est possible de le voir dans la relation d'Eddie et Christopher par exemple.
Au cours des saisons antérieures, il a été possible de voir que la jeunesse d'Eddie n'était pas sans difficultés, en particulier à cause de sa relation avec son père. Eddie a grandi avec de multiples préjugés, ce qui entravait sa capacité à se manifester librement et à se montrer vulnérable. Cette éducation, un peu « dure », lui a donné l'impression de jouer un rôle, comme il l'a souligné dans la saison 7. Il semble que ce personnage cherche constamment l'amour, l'affection et une certaine familiarité. C'est peut-être pour cela qu'il a décidé d'entretenir une relation avec le sosie de la mère décédée de Christopher. À ce jour, cette erreur de sa part ne lui est pas pardonnée par son fils.
Dans les premières scènes de la saison 8, on observe un père dévasté par l'éloignement qu'il maintient avec son fils. Il fait preuve d'une légère vulnérabilité en présence de Buck et Tommy, mais il cache rapidement ses sentiments profonds. Ce passage rappelle aux téléspectateurs qu'ils sont des personnes dotées d'émotions. Quel que soit le métier, l'âge ou le genre, les individus peuvent se retrouver plus ou moins dans des circonstances qui les dépassent sur le plan psychologique.
Cela s'applique aussi à Buck. Au cours des saisons il a été possible de constater la relation tumultueuse que Buck possède avec ses parents. Dans Buck Begins, (épisode 4, saison 5), on apprend qu'il se blesse volontairement pour attirer l'attention de sa famille car il n'a jamais eu le sentiment d'être en sa place ou de ne pas être suffisant. En tout cas, c'est le sentiment que lui donnait ses parents. Aujourd'hui, il semble solliciter le soutien d'une personne plus âgée que lui dans différents aspects de sa vie. Il désire être un bon élève et bénéficier des compliments qui en résultent. Les critiques d'un senior le déstabilisent complètement, ce qui l'incite à adopter des comportements impulsifs.
Dans l’épisode 3 de la saison, on a pu percevoir de manière précise la manière dont Buck se sentait. Sa pensée se concentre exclusivement sur les paroles négatives prononcées. Il fixe un point spécifique et ne se détache pas de ce dernier, tandis que son cerveau est envahi par une multitude de sentiments. Nombre de fans évoquent la dysphorie liée au rejet (DSR). Cela est pertinent, car cela désigne une réactivité extrême face aux critiques ou aux rejets, qu'ils soient authentiques ou imaginaires. Ceci peut se manifester par des excès d'émotions, une distance sociale, un discours négatif sur soi-même, une moindre confiance en soi, ainsi qu'une inquiétude et des obstacles sociaux, ainsi que la crainte de l'échec. Le dernier exemple semble être le plus en relation avec la situation de Buck.
Les scénaristes ont particulièrement souligné ce aspect en favorisant des modifications de plans, centrés sur un aspect spécifique : la bouche de Gerrard évoquant des propos négatifs, les regards de Buck reflétant la critique qu'il perçoit, et les employés au fond, évoquant un bruit sourd qui submerge Buck à cet instant précis.
Conclusion : Une Saison Prometteuse
Les épisodes initiaux montrent que la série ne perd pas son identité. Le caractère incessant, impressionnant et captivant des situations d'urgence persiste. Les scénaristes n'hésite pas à plonger dans la vie des personnages et d'offrir aux téléspectateurs des récits, intensément attachants, complexes et divertissants, auxquels on peut se reconnaître. Cette saison, semble prometteuse. Si vous ne vous êtes pas encore immergé dans ce monde animé, il est temps de vous préparer à vivre une expérience empreinte de suspense, d'émotion et de surprises.
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